60 ans se sont écoulés déjà.
Le 23 mars 1965 a vu des émeutes constituant un épisode marquant dans un contexte de tensions socio-économiques et politiques de l'histoire de notre pays. Elles ont éclaté suite à la décision du gouvernement de limiter l'accès à l'enseignement secondaire et supérieur, ce qui a suscité la colère des étudiants et des familles. Cette réforme était perçue comme une mesure élitiste, excluant les enfants des classes populaires. Des étudiants et des lycéens ont alors organisé des manifestations pacifiques pour protester contre la réforme de l'éducation. Cependant, la situation a rapidement dégénéré lorsque des jeunes des quartiers populaires, confrontés à des conditions de vie difficiles, ont rejoint le mouvement. Les manifestations se sont transformées en émeutes, avec des scènes de violence, des pillages et des affrontements avec les forces de l'ordre, principalement à Casablanca, mais aussi dans d'autres villes. Ces manifestations populaires ont été réprimées par les forces de l'ordre, soutenues par l'armée. La répression a été particulièrement sévère dans les quartiers populaires de Casablanca.
Le 23 mars reste un épisode significatif de l'histoire politique du Maroc, illustrant les tensions et les luttes pour le pouvoir dans le pays pendant cette période. Cette date reste un moment clé de l'histoire marocaine, illustrant les tensions entre le pouvoir et une population confrontée à des inégalités croissantes. Elles restent un symbole de la lutte pour les droits sociaux et politiques au Maroc.
Le mouvement du 23 mars a été fondé en 1970 par des militants de gauche, principalement des étudiants, des intellectuels en référence à cette date. Il était influencé par les idéologies marxistes-léninistes et s'inspirant des mouvements de libération et des révolutions socialistes dans d'autres parties du monde.
Le mouvement dénonçait les inégalités sociales, économiques et politiques. Il menait des activités de propagande pour diffuser ses idées révolutionnaires et recruter de nouveaux membres, notamment parmi les étudiants, les ouvriers et les paysans.
Il cherchait à mobiliser les masses contre le régime en dénonçant les injustices sociales et en appelant à une révolution populaire.
Le mouvement a progressivement perdu de son influence dans les années 1970, notamment en raison de la répression et des divisions internes.
Le mouvement a été sévèrement réprimé en 1971. Ses leaders ont été arrêtés, jugés et emprisonnés comme Abdellatif Zeroual, Ahmed Benjelloun, Abdelaziz Mouride et bien d'autres. Certains avaient choisi l'exil comme Mohamed El Manouzi pour échapper à la répression, à l'emprisonnement ou à la mort. Leur exil a souvent été marqué par une continuation de leur lutte politique et intellectuelle depuis l'étranger, en particulier en France, où une grande communauté d'exilés marocains s'est établie. Leur engagement pour la justice sociale et politique au Maroc reste un héritage important de cette période. Mais bien qu'il n'ait pas réussi à atteindre ses objectifs, il reste un symbole de la résistance contre les inégalités, laissant une empreinte durable dans l'histoire politique du pays. Le mouvement du 23 mars a inspiré d'autres mouvements de gauche et a contribué à façonner le paysage politique marocain, notamment en mettant en lumière les tensions entre le pouvoir et les forces progressistes.