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La vie et son image inversée


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D’année en année, on marche en piquant du pied ici et là. Les réflexes et les automatismes font la preuve de notre incapacité à suivre le rythme et le mouvement. Le corps se courbe, se refuse, les yeux se creusent, déchiffrent avec grand-peine. L’ouïe est de plus en plus de finesse moyenne, altérée à force. L’orgueil cependant est sans cesse attisé, mais subit à l’excès quelques jugements dépréciateurs. On en retire la conviction -pas si naïve- que la vieillesse est subordonnée à tout cela, au lit comme au réveil. Quelque chose d’amer aime se cacher derrière des rubriques parfois abruptes ou facétieuses : « l’âge, la vieillesse, la décrépitude, la sénescence… » et le discours branlant autour met à mort toute velléité qui finit par tourner à la farce. On tombe parfois sur les photos de la lointaine jeunesse, on gagne un malaise, parfois un sourire, une petite vague de silence qui rendent la chose légère, sinon drôle et nostalgique. Cela devient chant secret au seul fait d’exister, d’être encore là, même fripé, froissé comme un vieux journal.

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