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La vie, fil tremblant


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Sous le ciel vaste aux lumières ambulantes la vie chemine toute frêle étincelle errante un souffle un rien un frisson de hasard guettant toutes les fissures au bout des futaies de nos âges La vie comme un fil tremblant gigue légère sur des fils de verre tisse des jours d’or des nuits de poussière fait vaciller l’élan qu’elle suspend aux frimas quand cela l’amuse Chaque instant palpite profond et fragile fleur offerte à l’éclair nitescent comme à la majesté du vent Tout naît tout se mêle en une grimace de carnaval prêtant aux effets du plus grossier théâtre Que reste-t-il aux frontons de nous-mêmes ? une pensée au loin une clameur qui s’évanouit une prière au ciel la patience céleste de celui qui écoute et se tait Au seuil d’une porte amicale une main se tend pour la pourpre et le vin pour le blé ou la toison et sur la margelle une confession projette ses rayons l’errance des âmes par monts et vaux hante toutes les ombres du haut de l’éther au profond de l’abîme Au premier pli du matin les regards s’éteignent l’éclat des adieux au plus terrible de l’exil Et pourtant… Dans ce tremblement si précaire réside la beauté de ce monde éphémère La vie se dérobe entre nos doigts aimons-la donc cette brève lueur avant qu’elle ne file solitaire s’abreuver au feu de l’ailleurs où les monts empourprés du couchant sont en communion intime et éternelle.

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