QUID DES ÉMIGRATIONS FRANÇAISES À TRAVERS L'HISTOIRE.
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L’objet de ce billet est de rappeler que l’émigration est un fait historique avéré, et cela depuis l’avènement des Homo sapiens qui se trouvent être à l’origine de la première grande vague migratoire de l’histoire de l’humanité.
Nous limitons ce grand et passionnant sujet au cas de la France où le phénomène vient itérativement perturber, depuis des décennies, toute atmosphère électorale, des élections européennes aux présidentielles en passant par les législatives.
Remontons plus loin et prenons acte de ces quelques éléments qui restent patents dans les mémoires et les manuels d’histoire ! Nous n’évoquerons ici que deux causes que nous trouvons assez démonstratives et pleines d’enseignement.
1/ Partons des bouleversements politiques de la Révolution, de l’Empire, de la Restauration, et les changements de régime postérieurs qui engendrèrent (comme la révolution de l’Édit de Nantes), des émigrations plus ou moins massives dans quelques nations étrangères. L’Angleterre accueillit un grand nombre de nobles français qui avaient fui la Révolution, parmi lesquels François René De Chateaubriand. Le clergé à son tour traversa la Manche pour échapper à la persécution.
Si l'on veut bien nous porter crédit, le pays qui absorba le plus grand nombre d’exilés fut l’Allemagne. La Suisse n’échappa pas à cette invasion. L’Italie ouvrit ses portes après avoir surmonté la vague de gallophobie qu’elle a nourrie dans son giron. L’Autriche, la Hongrie, la Russie reçurent leur part d’exilés.
Nulle part, les migrants français ne furent dépaysés ou rejetés. Selon le témoignage de Mme Élisabeth Vignée Le brun qui, fuyant les sans-culottes et l’ancien régime, déguisée en ouvrière, va en Sardaigne, puis Rome avant d’aller en Russie à l’invitation de l’ambassadeur. En 1795, elle se fixa à Saint-Pétersbourg d’où elle livrera ce témoignage : « À Saint-Pétersbourg, on aurait pu s’y croire à Paris. »
Et puis, n’allons pas croire que la vieille Europe fut la seule terre d’asile pour les français qui, tour à tour choisissaient de se mettre à l’abri de la Révolution, de l’Empire et de la monarchie. Le continent américain leur fut aussi ouvert. Fait rare, même les révolutionnaires sont partis à la découverte du nouveau monde. Certains ont choisi de vivre à Charleston, à Philadelphie lorsque la Révolution commença à dévorer ses propres enfants. Au premier rang : Talleyrand.
2/ Hier encore (1940), Paris se retrouva sous l’occupation allemande. Les Français se sont retrouvés sur les routes de l’exode. Aidés par des organisations humanitaires, ils enjambèrent la Méditerranée pour s’installer au Maroc. Pour certains, ce fut une étape dans leur exode vers les deux Amériques. Des intellectuels, des artistes et des écrivains français optèrent pour New York. Ce fut le cas d’André Breton, de Saint-Exupéry, de Claude Lévi-Strauss et bien d’autres encore.
Aujourd’hui, faut-il le souligner? Certains pays européens, la France en tête, de la droite à la gauche, crie haro sur l’immigration maghrébine. Les tensions sont à fleur de peau, nourrissant la haine de l’autre dans une xénophobie ouverte et un racisme exacerbé